Extrait

 

Samedi 11 avril. De gros cumulus montent à l'assaut de la gare des Bénédictins. Une délégation culturelle se dirige vers le hall. Quelques noms célèbres sont attendus sous le chapiteau. Pas tous issus du vrai monde de la littérature. Mais des soi-disant vedettes du petit écran, des pontes plus ou moins corrompus de la politique, des anciens sportifs pour la plupart gangrénés par le dopage. Bref, la foule se presse pour tenter d'apercevoir un profil, un visage. Et pour certains, repartir avec la précieuse dédicace tient de l'exploit. Détenir le trésor inespéré qui va finir au fond d'un tiroir. Derrière ma pile de livres, je les observe, un sourire au bord des lèvres. Mais le cœur prêt à exploser de dégoût. Où est la littérature ? La vraie ?